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Diaporama Sport Nature

jeudi 17 septembre 2009

Ultra trail du Mont Blanc 2008



THE NORTH FACE ULTRA TRAIL DU MONT-BLANC 2008.

Voila c’est fini nous sommes mercredi et il y a déjà 5 jours que la CCC (Courmayeur-Champex-Chamonix) petite sœur de l’UTMB est terminée. Pour 2008, sa 3ème édition, la CCC a accueilli 2300 traileurs du monde entier, plus de 24 nationalités étaient représentées afin de parcourir 98km avec 5600m de dénivelé positif et 5 cols à passer, le tout en un temps limité à 26 heures.
Je ne sais pas par où commencer, il y a tellement de choses à dire, de moments partagés avec les autres coureurs, bénévoles ou supporters, des paysages magnifiques dans les trois pays traversés… Je me sens plus calme, serein, comme dans une bulle à l’abri du monde extérieur. Sans doute la fatigue ! Mais conscient de ce que nous venons de vivre et de partager Cédric, moi et les autres, tous les autres. Un même but, un objectif celui d’arriver jusqu’au bout de l’ultra de la CCC comme ils disent tous si bien...

Jeudi 28 août au matin il fait un temps magnifique et comme prévu Cédric arrive à la gare de Saint Gervais le Fayet après plus de 10 heures de train de nuit où les forças du travail se sont regroupés dans 2 wagons spécialement affrétés pour l’événement. Nous sommes heureux de nous retrouver entre copains et passionnés pour cette aventure qui transcende les frontières du monde entier.

Après un peu de repos au village des Houches situé à 4km de Chamonix, il est temps maintenant pour nous de commencer notre procession pour le retrait des dossards au village de la course à Chamonix.

L’espace de quelques jours Chamonix devient la capitale des traileurs du monde entier. Pour cet événement la ville comme 8 autres communes avoisinantes associées pour cet événement est recouverte de calicots et affiches publicitaires, dans les rues et magasins à l’image de l’évènement et de son maire qui participe comme nous à cette course en montagne. Là, tee-shirts des courses les plus mythiques fleurissent, UTMB, CCC, Faverges, Marathon des sables, SaintéLyon, Diagonale du fou, Auffargis etc.…dans une ambiance déjà palpable.

Une foule interminable de coureurs vient pour se plier avant le retrait du dossard à un contrôle de conformité de l’équipement obligatoire (sac à dos, couverture de survie, sifflet, pharmacie, coupe vent). Une fois cette formalité passée s’en vient alors la remise du dossard et la pose d’un bracelet de couleur numéroté scellé sur notre poignet au cas où !? me dira un commissaire de course avec le sourire. « Des vrais pigeons bagués » diront mes enfants. Le rendez-vous pour notre transfert en autocar à Courmayeur en Italie est donc pris pour 8h15 au départ de Chamonix.

Au regard des badauds et supporters certains exposent comme un trophée leur bracelet avec fierté (vert pour la CCC et rouge pour l’UTMB) d’une course qu’ils semblent déjà avoir remportés, nous laissent interrogatifs et sans voix. Ici la fête bat déjà son plein depuis mercredi matin, jour du départ de la 1ère édition de la petite trotte à Léon, course sans classement, en équipe de trois coureurs, 220km, 17000 mètres de dénivelé positif à parcourir en 100 heures maximum et le tout en autonomie complète.

Vendredi 29 août, le réveil qui sonne à 6 heures ce vendredi annonce les prémices d’une journée ensoleillée particulièrement longue et difficile.

Au point de rendez vous pour notre transfert en Italie, de nombreuses files d’attente de coureurs s’organisent devant les autocars. Tous pressés d’en découdre, avec le sentiment d’avoir tout fait pour parvenir à cette fin ultime. Notre transfert dans la vallée d’Aoste peut alors se faire dans le plus grand calme.

Il est 9 heures lorsque nous arrivons à Courmayeur et nous cherchons comme beaucoup l’isolement et un peu de repos avant le départ.

10 heures c’est l’heure que je choisis pour nous mettre sur la ligne de départ. Je souhaite que nous partions avec le premier carré afin d’éviter la bousculade des premières difficultés. L’attente se poursuit assis par terre sous le soleil qui nous chauffe et le brouhaha des différentes allocutions des speakers, organisateurs et la musique, les chariots de feu de Vangelis, passée en boucle libère les endorphines.

C’est enfin les hymnes nationaux Italien, Suisse, Français. Il est 11 heures, c’est le départ, les dés sont jetés.

7ème km, la première difficulté s’annonce et nous sortons nos bâtons. Il fait chaud, mon cardio indique 165, il nous faut monter les 500m de dénivelé sur 5 km pour atteindre le refuge de Bernotte situé à 1980 m d’altitude que nous atteignons vers 12h50. La course s’organise, le chemin pentu nous oblige à nous suivre souvent poussés par une file interminable de coureurs.

12ème km je monte vers le col de la Tête de Tronche situé à 2580m. Encore 600m de dénivelé sur 4km, mon cardio s’emballe, 174, me gène dans ma progression et m’oppresse. L’envie de vomir se fait sentir. Je dois m’arrêter pour le retirer. Un coureur m’appelle par mon prénom, dit qu’il m’enverra la photo. Une fois les premières difficultés du col passées, nous entamons alors notre descente (6km) vers le refuge de Bonatti. C’est la ruée vers l’or, le peloton reste compact, les jambes s’emballent, je n’aperçois pas Cédric plus rapide que moi dans la montée du col.

22ème km enfin le premier ravitaillement. Cédric m’informe que nous sommes dans les cinq cents premiers. Sandrine, sa femme lui communique l’évolution de notre classement par téléphone portable. Juste le temps de boire un verre de cola, une soupe au vermicelle malgré la température étouffante et faire le plein d’eau.
Nous voilà repartis. Le flux des coureurs reste compact malgré la difficulté de la descente. Une guerre d’usure d’attente s’installe et nous descendons les 300m de dénivelé jusqu’à Arvuna versant Italien, en courant, il est 15h50.

26ème km après un bref ravitaillement sucré nous voila de nouveau repartis. Au programme Grand col Ferret2537m et 750m de dénivelé, notre premier coup de bélier, la montée est longue et difficile. L’espace entre coureurs se fait sentir. La montée s’effectue dans le silence, il faut tenir la cadence et notre premier objectif : être avant la nuit à Champex (55ème km). Enfin le col Ferret est passé nous sommes en Suisse, le vent nous saisit, il fait très frais nous sommes 600ème. Cédric m’informe que sa famille et ses voisins se sont mobilisés pour suivre l’évolution de notre course.

40ème km nous descendons les 9 km de dénivelé à allure constante, pas question de marcher. Enfin La fouly après 7h39 de course nous sommes toujours 607ème. Il est 18h39 et nous avons 2h00 d’avance sur la barrière limite horaire du stop. Nous en profitons pour nous ravitailler et faire une pause. Certaines familles sont présents et assurent la logistique de certains coureurs, quel engouement. Je regarde Cédric, plutôt calme qui passe son temps au téléphone ou à se rassasier. Je suis rassuré. Tout va bien pour le moment. Nous avons parcouru 40km et déjà 2467m de dénivelé positif.

Nous repartons et je décide de reprendre la tête de course pour les 15 prochains kilomètres en courant. Certains passages se font à fleur de piton rocheux matérialisé par des balises lumineuses pour la nuit. Je pense aux coureurs qui passeront là cette nuit

55ème km Le retour au stand. L’arrivée enfin sur Champex 1477m après les 5 derniers kilomètres, 300 mètres de dénivelé positif. Familles, supporters, tous nous félicitent et nous encouragent à continuer. Il est 21h07, il fait nuit, nous sommes 583ème.

Bienvenue à la cour des miracles où la fatigue est roi. A l’extérieur du barnum des danseurs font claqués leurs fouets sous les applaudissements du publique. Les abandons commencent à se faire sentir dans l’indifférence la plus total. Là une femme se fait masser et encourager par ses parents le tout en italien Bela, Bela. C’est la cohue tout monde cherche quelqu’un ou quelque chose famille conjoint. Il nous faut manger se changer récuperer avant un nouveau départ.

64ème km Les Bovines altitude 1980m
Après cinquante minutes d’arrêt, nous repartons pour notre 2ème coup de bélier, le col des Bovines à 9km et ses 650 mètres de dénivelé positif la côte de Neauphle puissance 50 où xxxxl.
Terrible, interminable dans l’obscurité de la forêt nous montons sur les rochers et les racines où ruisseaux qui n’en finissent plus. Je lève les yeux et cherche Cédric à repris la tête. L’espace d’un moment j’aperçois des lumières qui disparaissent comme par enchantement. Cela n’en finira donc jamais. Je décide de monter à mon rythme le temps semble ici s’être arrêté les faisceaux de nos lampes limités au regard de l’obscurité total. De petits groupes de coureurs que je ne peu suivre se constituent. Au hasard d’un détour de rocher un coureur reste assis silencieux comme momifié, épuiser par sa quêté effréné. Enfin le sommet et le ravitaillement Cédric est là depuis 7 minutes Il est 0h07.

Les informations sur notre classement continuent à nous parvenir nous sommes classés 625. Chapeau la famille Helmer.

70ème km La descente sur Trient altitude 1300m d’effectue au pas rapide le sol reste glissant et certains coureurs italien ralentissent notre progression occasion pour nous refaire une petite santé avant notre prochain sommet. Leurs discussions que je ne comprends pas n’en fini plus et m’agasse. Je décide de les doublés mon fauseaux lumineux facilite leur progression et ils s’accrochent à moi comme un crustacé à son rocher quel galère. J’espace d’un moment j’aperçois une concurrente asiatique j’en profite pour la doublée avant un nouveau rétrécissement et augmenté la cadence dans la descente histoire de faire le trou avec les deux camarades.

75ème km Catogne altitude 2011m situé à 5km avec un dénivelé de 700m. Que j’atteins pour cette fois avant Cédric. Il est 3h33 du matin et déjà 16h36 que nous sommes partis de Courmayeur et avons parcouru 4556m de dénivelé positif.
81èmekm Vallorcine altitude 1260m. Il est 4h43 nous sommes de nouveau en France, nous avons 2h30 d’avance sur la barrière horaire. Nous en profitons pour faire une pause repas de 20 minutes (soupe, pates, bananes et fruits secs) la routine quoi. La tente est bien chauffée, assez grande pour accueillir une soixantaine de coureurs. Si la fatigue sur les visages est très marquée, l’ambiance elle reste plutôt bonne et on rigole. Je suis toujours aussi émerveillé de voir Cédric dévorer. Nous n’avons pas mal dans les jambes et il nous reste 17km avant l’arrivée.

84ème km Col des Montels altitude 1461m/dénivelé 201m. C’est presque un régal le chemin en forêt est large et la pente facile et bitumé les 4km qui nous s’épare du pied du prochain sommet nous paraissent trop facile.

88ème km Le Col de la Tête au Vents Altitude 2130 m/dénivelé 659m
Nous entamons la dernière partie qui a été rallonger et modifier. Une nouvelle difficulté rajouter histoire de voir si tu viens en voyage d’affaire ou par envie. Je ne comprendrais que plus tard au vu du nouveau parcours de l’erreur que j’ai fait d’avoir sous estimer cette dernière difficulté et voir notre espoir de couvrir la distance en 20h00 s’envolé.

S’il y a souvent des histoires colportées entre coureurs sur les difficultés de certaines courses, permettez-moi de vous colporter la mienne. Celle du col de la tête aux verts où plutôt la grande faucheuse Celle d’un col, d’un bloc de granit qui nous fait face en toute indifférence.
Sommet qu’il vous faut mériter, pas à pas, bloc par bloc, virage après virage un tout les 5 à 6 pas, interminable. Malheur à ceux qui s’arrête, qui lève la tête pour apercevoir les lucioles des coureurs qui montent jusqu'au sommet. Je pense aux copains de l’UTMB qui passeront se parcours alors pourquoi pas nous…Enfin le sommet, il est 7h17 nous avons parcouru les sept derniers kilomètres en 2h10 (galère).

91ème km la Flégère1877m un plateau difficile à marcher constituer de bloc de rochers que nous contournons en direction du ravitaillement pas à pas suivi par un autre coureur qui parle à voix haute histoire de ses problèmes de pieds. Les ongles des deux orteilles semblent décoller et le font souffrir. Il s’arrêtera quelques kilomètres plus loin pour les soigner.

Après réflexion durant c’est quelques kilomètres parcouru ensemble à aucun moment, je n’est aperçus son visage et ne connais son nom. Enfin le dernier ravitaillement et pointage nous sommes 607ème il est 8h00 du matin.

La descente sur Chamonix s’annonce difficile nos jambes sont raides, difficiles de courir durant la descente qui reste technique.

Après avoir évoluer dans un cadre exceptionnel entre glaciers, rochers, sommets, villages et pâturages. La montagne laisse peu à peu sa place aux maisons, les sentiers, au bitume, les rochers, aux trottoirs. De nouveaux les barrières fleurisses les commissaires de courses, bardos, nous cries leurs bravo, c’est magnifique, la foule devient de plus en plus dense les cris, les applaudissements nous donnes des ailes. Nous arrivons comme nous sommes partis, ensemble 607et 608ème après 22h21mn de course, 98km parcouru et 5600 m de dénivelé positif.

René Bachelard organisateur de la course nous félicites. Il fait un temps magnifique pour aller dormir.

Un grand merci à nos femmes respectives, à toute la famille Helmer et leur voisins, à nos copains pour leur soutien. Avant, durant et après la course. A Cédric pour cette magnifique aventure humaine.



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